Un degré variable d'hostilité envers le Québec existe depuis longtemps dans certains milieux franco-ontariens.Mais qu'est-ce qui pourrait bien pousser les Franco-Ontariens, vivant en Ontario, à éprouver "un degré variable d'hostilité envers le Québec"?
Est-ce l'expression "hors Québec", qui semble être utilisée plus souvent qu'autrement par des Québecois, pour désigner l'ensemble des communautés francophones canadiennes qui nous ramène à l'expression "Hors de l'Église, point de salut", comme si notre épanouissement culturel et linguistique passait obligatoirement par le Québec, comme si le Québec était notre "chef spirituel" ?
Est-ce parce que le Québec s'est opposé à l'octroi de droits à la minorité francophone?
Suis-je offusquée d'être traitée "d'anglaise" par des Québecois parce que je vis en Ontario, parce que mon accent est différent du leur? Je n'ai jamais de telles réactions de la part de Fransaskois ou d'Acadiens. Bizarre ...
Ça me blesse peut-être lors de débats souverainistes, d'être perçue (et accusée) par les Québecois de faire partie de l'autre camps, de faire partie des "oppresseurs"? (Et à l'inverse, en Ontario, les anglos sont prêts à nous taper dessus et nous disent de "retourner au Québec", dès que ça brasse au Québec ou qu'on revendique nos droits.)
J'ai peut-être mal à reconnaître la "voix" de Québecois en matière de francophonie ontarienne, eux qui font du 9 à 5 en Ontario puis retournent vivre au Québec? Je vis ici, je fréquente les commerces, les institutions. Je paie des impôts en Ontario. Je donne temps, argent et appui aux organismes franco-ontariens. Je revendique au quotidien, non pas parce que c'est ma job, mais parce que c'est chez moi. En font-ils autant alors qu'ils encaissent leur chèque et réinvestissent au Québec?
Ai-je le goût de crier "Ta gueule !" quand j'entends un Québecois s'émincer dans une situation linguistique en Ontario? Chaque communauté franco-ontarienne a ses particularités, ses façons de faire, doit choisir ses batailles, ses stratégies. Les gains prennent du temps, sont fragiles. Franchement, a-t-on besoin d'un innocent qui se prononce "hors Québec"?
Ceci dit, les communautés francophones, soient-elles des Maritimes, du Québec, de la Colombie-Britannique ou du Yukon, sont pour moi comme des cousines, toute aussi importante l'une que l'autre. Force d'admettre que certaines cousines sont plus fatigantes que d'autres, mais bon, c'est ça la famille.