La semaine dernière, on décriait l'annonce de la fermeture d'un journal, qui survenait peu après le décès d'un autre, qui lui était survenu en même temps que l'annonce de coupures dans une chaîne de journaux.
Ces nouvelles ont intéressé surtout les gens du milieu : je n'a pas constaté parmi mes proches (ni du côté franco, ni du côté anglo) d'émoi, de tristesse, de consternation, ni de préoccupation. Pourquoi?
J'ai une théorie à ce sujet. Y'a 4 sortes de nouvelles: la nouvelle publicitaire, la nouvelle rapportée, la nouvelle tordue, la nouvelle analysée. Les journaux débordent des 3 premières: l'article sur les 3 meilleures compactes de l'année, le récit d'un accident et la chronique d'opinion. L'article ou le reportage d'enquête, lui, est beaucoup plus rare.
Les publi-reportages, ou chroniques pseudo-scientifiques remâchent du tout-cuit. Ils servent d'excuses pour les annonces sur une page de journal.
Les chroniques sportives sont un mélange de publicité, de faits et d'opinions. Ça tient le monde occupé.
Les chroniques, elles, font parler. C'est l'équivalent de la radio-poubelle : un grand-titre provocateur, un grain de vérité, un train de préjugés.
Et le vrai journalisme, où est-il. Combien d'articles dans un journal (ou n'importe quel média) remettent la nouvelle dans son contexte, présentent un côté, puis l'autre, ont des sources fiables et vérifiables, informent véritablement le lecteur ? Comptez-les dans le journal.
Demandez-vous ensuite pourquoi il n'y a pas de levée de boucliers suite aux coupures et fermetures.